La logan arrive !
La Logan va-t-elle bouleverser l'industrie l'automobile ?
Anticipe-t-elle un nouveau segment de marché ? Rarement, depuis
l'apparition de la Scénic peut-être, une voiture aura généré autant
d'interrogations...
Mais
la Logan n'est pas n'importe quelle voiture. Non pas pour sa ligne qui
peut sembler à certains «vieillotte», mais en raison de son
positionnement. Il s'agit d'une voiture familiale vendue deux à trois
fois moins chère que ses concurrentes.
Commercialisée à partir de 5 000 euros en Roumanie, la Logan, dont
le concept a été imposé par Louis Schweitzer, l'ancien patron de
Renault, sera donc disponible en France, dès jeudi, entre 7 500 et 8
990 euros.
Initialement conçue et réservée aux marchés émergents, la France
est entrée par effraction dans la liste des pays qui la
commercialisent. Les revendeurs s'inquiétaient de la concurrence des
importateurs non officiels. Les voilà donc servis, du bout des lèvres
pourrait-on dire. Renault envisage d'en vendre seulement 1 500 cette
année et 5 000 en année pleine sur son marché domestique. Gaëtan
Toulemonde, analyste automobile à la Deutsche Bank, s'efforce de
tempérer l'événement. «En Europe de l'Ouest, la Logan représentera
au maximum 50 000 voitures par an, par rapport aux 15 millions d'autos
immatriculées chaque année, explique-t-il, Renault veut casser
les importations parallèles, maîtriser les ventes et l'image de la
Logan tout en générant du trafic dans les concessions.»
Mais si Renault en vendait plus ? «C'est la voiture idéale pour la campagne. Pour moi, elle correspond parfaitement à la deuxième voiture de la famille», défend un jeune cadre, père de famille, très loin du profil de client type dressé par Renault (lire ci-dessous).
En
cas de succès, la première victime risque d'être le marché de
l'occasion. On imagine aisément le slogan publicitaire : Pour le prix
d'une seconde main, partez au volant d'une voiture neuve, fabriquée par
un grand groupe français !
Deuxième victime potentielle, les autres voitures familiales neuves. Une hypothèse que les constructeurs préfèrent écarter. «Nos
clients ne peuvent plus se passer de la climatisation, des airbags
latéraux, des vitres électriques, de la direction assistée», explique un constructeur. Pas si sûr. «Je
me fiche du toit ouvrant électrique. Je veux un grand coffre pour
mettre du bois et ne pas m'inquiéter de savoir si mes enfants mettent
du chocolat sur les banquettes arrière», ajoute le jeune père de famille.
Patrice Solaro analyste chez Keppler Equities, préfère dédramatiser : «S'il
y a un risque de cannibalisation avec certains modèles de la gamme, il
sera limité. Je suis certain que Renault gagnera plus d'argent avec une
Logan conçue pour gagner de l'argent qu'avec une Clio de base dont le
prix aura été baissé.»
Rémy Cornubert, consultant au cabinet Mercer, voit dans la Logan la réponse idéale à la hausse des tarifs. «Il
existe un marché pour les véhicules basiques, pas chers et neufs. Logan
est une réponse à l'inflation du prix de vente des automobiles tandis
que le pouvoir d'achat des ménages s'effrite.»
Il estime cependant que
la Logan pourrait rester un épiphénomène en France. Renault envisage de
vendre seulement 1500 Logan cette année et 5000 unités en année pleine.
source : le figaro